mercredi 4 juillet 2012

Philippe Païni et Geneviève Peigné




Philippe Païni 
Les visages s’effacent

Prague, Rome, Kedzierzyn, et d’autres, des lieux à traverser, autant de visages et de corps à croiser, d’aujourd’hui ou pas ; on est dans le monde des hommes, c’est-à-dire dans ces constructions humaines : urbaines, historiques. Le poète tissent des liens possibles entre ces extérieurs puissants et nos intériorités.







peut-être encore quelque chose comme
la vie
entre les pavés
ce qui lentement les soulève ici
ou là
lentement ce qui creuse
ailleurs
peut-être quelque chose bruit qu’on n’entend pas
dans le bruit
le grand bruit des vivants qui se tiennent ainsi
main dans la main la bouche
dans l’oreille ou parlant fort
au-dessus des files de voitures entre deux
quintes d’autobus

termini termini
et la communauté des vivants s’ébranle lentement
continue invisiblement à se déplier dans la nuit
et parle parle sans fin à y percer des trous


13x18 cm ; 40p. 7,70 € / Couverture de Solange Knopf

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Geneviève Peigné
A défaut de miracle

Incision des mots qui approchent nos impossibles, nos attitudes bancales, nos petits arrangements intérieurs. Chacun retrouvera ce « miracle » tant rêvé, fantasmé, inaccessible puisque lié à notre condition d’Homme. C’est jusque dans les petits riens de la vie, qui somme toute, sont la vie.







Redescendre de la neige
qui tire son drap jusqu’à la vitre
de l'alcool de lettres de cachets
et autres téléphériques

Elles clochent
ces façons de se détacher
sans salissure
hémorragique

d’une haine indécise
peut-être ?


***


Miracle
Le point de vue du nouveau-né
reste douteux

à rechercher toute sa vie
une parole
aussi puissante que son cri.


Couverture de François Ridard / 13x18 cm ; 32p. 7,70 €