mardi 6 septembre 2011

Armand Dupuy























La tête pas vite


extrait

Seul, ................on est là, .........pas sûr,
pris par ce qu'on essuie

de fond gris.

On voudrait sentir la vie plus fort,
mais rien n'échafaude,

quelques phrases passent.

Le paysage lisse, .........lisse avec lui
qui va la route.

Des lignes s'agacent, se perturbent ou s'interrompent

................................juste après le bleu,
............................... sa quantité face au gris.


Pourtant les lignes
ne bougent pas, ......bougent .....mais le font
moins vite que les cyprès devant.

Au fond, il n'y aurait pas grand chose à dire.

Juste un arbre qu'on ne voit pas
dévore plus bas,


personne n'est là.


Couverture de bobi+bobi
bobibook.blogspot.com

mercredi 15 juin 2011

Nuno Judice



Le Mystère de la beauté



extrait de la préface


"(...) Si nous parlons d'une approche du mystère de la beauté, c'est parce qu'à la fréquentation assidue des poèmes, le sentiment que le mystère s'épaissit en touchant la beauté, nous saisit. Aucune défloration du mystère n'a lieu, bien au contraire. Nuno Judice désigne le mystérieus du mystère : la beauté ! (...) Puissance d'attraction, gravité, la vision nous saisit et nous émeut sans nous rassasier. On ne se rassasie pas de la beauté à la lecture du poème... Attraction et frustration, séduction et infini... on n'entrevoit que ce qui se dérobe.(...)




extrait


Désir nocture



Un champ dans lequel il pleut : et toute l'eau du ciel

pénétrant dans la terre, déchirant le ventre d'argile

dans le plus profond de ses entrailles. Une

absence subite au moment des adieux,
laissant derrière elle les corps, que les arbres

recouvrent de leur ombre. Les gouttes

tombent des feuilles et pénètrent par les mots,

les transformant en morceaux de syllabes

que le courant de la phrase dévore. La main

qui rédige l'hiver, et s'attarde

comme le gel qui blanchit l'herbe,

renferme dans sa dureté le souvenir de la nuit.




Couverture et page intérieure : d'après des gravure de Claude Strassart-Springer

lundi 4 avril 2011

Lecture-rencontre autour d'Alain Gérard


A l'occasion de la parution de

Jours sans levain,

les Editions Potentille proposent

une lecture-rencontre autour

d'Alain Gérard.


samedi 9 avril à la Médiathèque François-Mitterrand à Clamecy (58)

(rue Jean-Jaurès - 58500 CLAMECY - 03 86 27 30 69)

Les poèmes seront lus par Jean-Christophe Belleveaux, en présence de l'auteur.




Alain Gérard est peintre graveur et sculpteur. Il écrit depuis de nombreuses années, et a choisi, depuis peu, de publier. A pierre fendre est ainsi paru dans le supplément de la revue DPAG en 2010.


[Extraits de Jours sans levain]



Le soleil

est permanent

Il ne veut pas

d'une mauvaise guerre


* * *


Les yeux de la terre

Les yeux de la haine

- passent les dimanches -


* * *


- Le jour se lève, s'écaille -

Tu sors l'huile et les oigons

après tu verras

dimanche 2 janvier 2011

Emmanuel Malherbet

Personne ne poussera la nuit

Se sentir bousculé caressé par le ciel, les arbres, forêts, lacs, lumière, cimes, roulis, pâtures, vent, mer, glace, crêtes, éboulements, que le poète traverse comme en une vibration qu’il restitue.

C’est un chant, à la fois sobre et ample, où les silences savent trouver leur place ; un souffle qui s’étire dans l’espace montagneux ; rapport charnel et pictural, et qui questionne sur l’infini, l’envie de pousser cette épaisseur des nuages, du vent, de la nuit, traverser l’espace, traverser les jours.

[extrait]

Le soir


Posé là
dessus devant
le lac c’est
cela une maison
qui vole ― sur l’air

et

ce balcon
devant le ciel où
les lauriers cherchent le ciel
les fleurs quand elles ―
posées sur le ciel
― déjà dans le ciel

et

jusqu’à nous montant
piaillement de bazar
frénésie de jetée où
s’empilent – c’est le creux
de la nuit – ces gueulards
furieux ces oiseaux

et

qu’un rien
juste un rien de vent
mette dans l’oreille un
ressac un peu de mer
un boutoir tranquille-charmant
qui plus qu’au noir du ciel
donne du lustre au noir du lac

et

ce serait
un grand vide sans
les six flotteurs blancs
marquant des nasses et sans
les feux reflets (rouge et vert)
du petit port

et

ce serait
mais cela s’entend
comme la plaine dans le noir
le regard y marche et
c’est une terre qui frissonne
en réponse des lumières
d’en face.


















dessin en couverture de Marie Bateau-Lahu
40 pages

Bibliographie :

L'antigel, L'Arbre, 2004.
Pour cela, Wigwam, 2005.
Brovantes, L'Arbre, 2006.
Tavoura, Alidades, 2008.
La forge des arbres, Cazimi, 2008.

Traductions :
William Godwin, Des domestiques suivi de Du choix des lectures (Alidades)
Francis Harvey,
Resserre à patates / The potato House (L'Arbre)
Wilfred Owen,
Poèmes du War Requiem (Alidades)
Wilfried Owen,
Poèmes de guerre (Cazimi)
Siegfried Sassoon,
Qu'est-ce que ça peut faire ? - Poèmes de guerre (L'Arbre)

Jonathan Swift,
Description d'une fête irlandaise et autres poèmes (Alidades)
Jonathan Swift,
Humble proposition pour empêcher que les enfants des pauvres... (Alidades)
Jonathan Swift,
Poèmes satiriques (Cazimi)
Jonathan Swift, Poèmes pour les marchandes de pommes &c.
(L'Arbre)
Mark Twain,
La célèbre grenouille sauteuse du Comté de Calavera (avec Timothée Tosti) (Alidades)
Mark Twain,
Le vol de l'éléphant blanc (Alidades)


Par ailleurs, Emmanuel Malherbet dirige les éditions Alidades, de très belles éditions... voir le lien.