vendredi 3 décembre 2010

Potentille à La petite librairie des champs

Participation des Editions Potentille à la prochaine ouverture de La petite librairie des champs les 11 et 12 décembre 2010 à Boulbon (entre Avignon et Tarascon).




Jean-Christophe Belleveaux proposera une lecture,


et d'autres poètes et éditeurs... quelques noms pour vous mettre l'eau à la bouche : Sophie G.Lucas, Véronique Agostini, Anne-Lise Blanchard, Hervé Bougel, Daniel Labedan... et de nombreux artistes plasticiens venus proposer leurs oeuvres - comme dit Sylvie Durbec - à des prix doux comme la neige en Provence.






mercredi 27 octobre 2010

Luc Richer

Vendanges tardives













Il se dégage de ce livret une atmosphère qui m'évoque Chagall, cette sensation d'être à cheval sur deux mondes, celui de la réalité et celui du rêve, sauf que le réel est tout de même complexe puisqu'habité par les souvenirs ; richesse d'évocations diverses... que je vous propose de découvrir.



UNE AFFICHE DE LA MER


Les épis de béton à demi découverts
s’enfonçaient dans l’écume et moi je regardais
éclairées par l’hiver
sur leurs parois ces traces vertes
vagues rectangles qui semblaient
des vestiges d’affiches
et je me demandais devant quel rêve
j’étais puis j’avisai
une mouette au cou sale
qui s’épouillait non loin sur un débris de bois
elle prit ma parole et dit tu es au monde
je t’en donne mon silence
alors je vis l’hiver aller sans dire
je m’en souviens même les mots
pâle brouillé gourd de froidure
se refusaient seule cette expression
l’hiver sans mots flottait en moi
et les voici de nouveau cette nuit
à l’horizon les mots petites barques
avec dans la distance
cette vague concave et cet homme debout
peint dans la vague tête basse
ce défunt qui s’enroule
comme une affiche de la mer

* * *
Couverture : encre de patrick Cassani

Bibliographie
Gordon Jungle, Le Castor Astral/L’Atelier de l’Agneau, 1983.
Personnages sous pendule, Delta, station blanche de la nuit, 1988.
Stanley Regard, Le Castor Astral/Les Ecrits des Forges, 1991.
Fox et l’éternité, Myrddin, 1991.
Un enfant d’Astonia, Le GRAAL/Les Ecrits des Forges, 1994.
Malpaso, Wigwam, 1997.
Le loup belle ombre nous devance, Myrddin, 1999.
Lazare et la radio, Bloque note, 1999.
Sur les ponts de nuit, Alidades, 2003.
L’arbre aux trésors, L’Escampette, 2004.

lundi 28 juin 2010

Georges Guillain

Compris dans le paysage

l’écrire
pour me souvenir

moi

une vie ordinaire sans rien
sans souvenirs immondes sans
grincements de dents

sans que je me sente obligé non plus
d'être
absolument moderne

doutant de tout
ce que pauvrement je possède

un corps
des images

à peine

un sentiment de la beauté des choses


* * *

Compris dans le paysage, synthétise l’expérience d’une conscience sensible accablée par le mal de se sentir appartenir à la grande infraternité trop souvent abjecte des hommes tout en ne pouvant s’empêcher de s’éprouver vive et nue, surgie qu’elle est, vibrante aussi, parmi les choses.

Inspiré par la découverte du camp de concentration français du Struthof établi par l’armée allemande dans un magnifique paysage des Vosges, marqué par le délire idéologique entraîné par les attentats du 11 septembre 2001, Compris dans le paysage s’affirme aussi comme un long poème ébloui qui tente de replacer le discours poétique au cœur d’une subjectivité vivante que le monde ne cesse de déborder de toutes parts.

Dans une lettre adressée il y a quelques années à l’éditeur François Boddaert, à l’occasion de la sortie de son livre Consolation, délire d’Europe, l’auteur se demandait de quoi la poésie, « la pensée libre qui s'incarne dans une forme pleine », était encore capable dans un monde où toutes les belles illusions de l’enfance, les rêves progressistes, se sont évanouis au contact de ce que l’Histoire, et l’expérience lucide de la vie nous apprennent finalement sur nous-mêmes et la face de moins en moins cachée, et hideuse, du monde.
Il y soutenait l’idée que les poètes pourraient bien constituer au fond « les vrais Parfaits de notre temps, capables de dresser des bilans de douleurs, d'opposer au moins la protestation de la langue et son intelligence à cette fomentation de l'horrible parmi laquelle nous conduisons gentiment la petite troupe de nos appétits et de nos charités calculatrices ».
Dans cet étouffant champ de ruines que constitue aujourd’hui, à bien des égards, notre paysage moral, la poésie ne pourrait-elle pas redonner in fine souffle à cette partie de nous- mêmes qui a perdu toute illusion de surface mais ne se résigne pas à la perte de sens, et continuer d’inventer cet espace de respiration et de clarté devenu de plus en plus nécessaire ?

mercredi 9 juin 2010

James Sacré

En tirant sur les mots













extrait

Bien sûr qu’aussi j’ai lu des livres. Dans le désordre, et pas tant.
On y passe à travers le bruit des mots, paroles
Perdues pas comprises, rien de pensé n’importe quoi
Tout s’en va
Avec le temps qui va, topinambours, froid de janvier, plus tard
Les foins le maïs à défeuiller, bien sûr qu’aussi la vie
Désordre encore, couleur des saisons, colères
Ou la douceur, livres qu’à la fin j’écris :
Ça continue, venu de je sais pas, rien
Pour aller où ?




Dernières publications du même auteur :

Trois anciens poèmes pour lui redire je t’aime, éd. Cadex, 2006.
Un paradis de poussière, éd. André Dimanche, 2006.
Broussaille de prose et de vers (où se trouve pris le mot paysage),
éd. Obsidiane, 2006.
Âneries pour mal braire, éd. Tarabuste, 2006.
Khalil El Ghrib, éd. Virgile, 2007.
Le poème n’y a vu que des mots, éd. L’Idée bleue, 2007.
Comme pour être un jardin, Tunis, éd. Tawab, 2008.
Une idée de jardin à Beyrouth, éd. Ficelle n°84, 2008.
31 poèmes de L’Amérique un peu, éd. Contre-Pied, 2008.
Coudre ton enfance à demain, éd. Contre-allées, 2008.
Paroles du corps à travers ton pays, éd. Atelier de Villemorge, 2009.
Portrait du père en travers du temps, éd. La Dragonne, 2009.
Bernard Pagès : élancées de fêtes, mais tenant au socle du monde
éd. La Pionnière/Pérégrines, 2009.
Tissu mis par terre et dans le vent, éd. Al Manar, 2010.
Retour en des cafés de là-bas, éd. La Porte, 2010
.















Lecture lors du Festival Poètes au potager (Montluçon) en 2008

mercredi 13 janvier 2010

Sylvie Durbec

Comme un jardin
hjkh(BLEU)








Extrait


ELOGE de l’imperfection charmante
et des pauvres chaussure
s mouillées
du poème à la rime manquante
perdue dans les raies du potager

TOURNESOLS BRUNS

TOURNESOLS JAUNES
Draps pliés couvertures rangées
et le cri des paons le soir étonne
celle qui cueille la sauge parfumée



BIBLIOGRAPHIE
Poésie
Les Nuits de Vollezele, les Jours de Flandre, éd. Cousu Main, 2005.
3, éd. Cousu Main, 2006.
Marseille, éclats et quartiers, éd. Jacques Brémond, 2009.

Romans
Un été de REINE en Finlande, éd. Fayard, 2000.
L’Apprentissage du détachement, éd. Fayard, 2000.
Un bon Indien est un Indien mort, éd. Fayard, 2002.

Nouvelles
Fughe, édizioni JOKER, 2006.

Théâtre jenesse
Les trois vies de madame Zéfurine, éd. Armand Gatti, 2002.
Nous en sème, éd. du Bonhomme vert, 2006.

Liitérature jeunesse
Le Nom du Roi, éd. Grandir, 1997.
Princesse LUNA, éd. Grandir, 2004.
Naissance d’un Voyage, édition bilingue, français-arabe,
en collaboration avec Raouf Karay, éd. Grandir, 2004.
L’ami de Lumi, conte bilingue franco-finnois, éd. Grandir, 2005.
Dièse l’Enchanteur, éd. Lirabelle, 2005.
CD avec accompagnement musical de Farshad Soltani,
Suites de Bach pour violoncelle, contes écrits pour les enfants
et les plus grands, éd. Lirabelle, 2005.


Couverture de Liliane-Eve Brendel



Par ailleurs, Sylvie Durbec, en compagnie de Catherine Saison, dirige La petite librairie des champs... une librairie pas comme les autres où se passent beaucoup de choses... allez voir sur le blog lapetitelibrairiedeschamps.blogspot.com